» Billy Wilder et moi » de Jonathan Coe aux éditions Gallimard
[LITTERATURE ETRANGERE]
De nos jours, Calista fait ses adieux à l’une de ses filles qui quitte le cocon familial pour s’installer à l’autre bout du monde.
Elle se remémore lorsqu’elle aussi, en 1977, toute jeune fille, quitte sa Grèce natale pour un périple à travers les États-Unis.
Au bout de son voyage, par un concours de circonstances, elle se retrouve à Los Angeles, à la table de Billy Wilder et de son scénariste Iz Diamond.
Wilder s’apprête à tourner l’un de ses derniers films, Fedora, dont les extérieurs se déroulent en Grèce. Calista est embauchée sur le tournage comme interprète. C’est le début pour elle d’une aventure inouïe et d’un destin qu’elle n’osait imaginer.
Jeune candide dans un milieu qui lui est étranger, Calista devient le témoin privilégié d’un tournage tragi-comique mais aussi de la fin d’une époque, celle incarnée par Wilder, confrontée à l’arrivée fracassante de nouveaux cinéastes « les barbus » Spielberg, Scorcese et Coppola.
Jonathan Coe brillant raconteur d’histoires, propulse Calista, personnage de fiction, dans un environnement cinématographique bien réel et rigoureusement documenté sur le tournage de Fedora en particulier, sur la vie et la personnalité de Wilder en général.
Ce roman, en digne hommage au cinéaste et à son cinéma, est un baume ! Tout à la fois drôle de situations incongrues, tendre par les complicités qui se nouent entre les personnages (la bienveillance de ce duo vieillissant et facétieux que forment Wilder et Diamond à l’égard de Calista produit des scènes mémorables), parfois grave et mélancolique parce que la vie et ses drames sont passés par là, fin et généreux parce que rien n’est simple mais qu’on s’en accommode.
A l’image d’un film de Billy Wilder, le mot fin vous surprendra heureux et le sourire aux lèvres, comblé par le merveilleux moment que vous venez de passer.