• « La nuit s’ajoute à la nuit » d’Ananda Devi

    « La nuit s’ajoute à la nuit » d’Ananda Devi

    La collection « Ma nuit au musée » nous emmène toujours vers des territoires insolites, de l’agglomérat des oeuvres conservées à l’intime des auteurs et autrices noctambules. Ici, la prison de Montluc, à Lyon, est un lieu en soi. Un lieu de torture, d’exécution, d’arbitraire, de barbarie. Comment y trouver sa place, les mots pour le dire lorsque ce n’est pas sa propre histoire ? Ananda Devi parcourt les cellules, s’arrête sur quelques-uns de ces hommes et de ces femmes, de ces enfants. Etreint leur fantôme. Met au jour d’autres récits, ceux que l’on préfère esquiver. Elle questionne nos engagements qui font écho évidemment : « Et voici que face à notre propre emprisonnement derrière des murs visibles ou invisibles, nous sommes dans une sorte de léthargie, d’impossibilité d’agir, d’aller à contre-courant d’une autre menace : le péril de l’inhumanité. Celui de devenir complices par indifférence, complaisants par impuissance. comme si tout cela était irrémédiable. »