» La sainte touche » de Djamel Cherigui aux éditions Jean-Claude Lattès
[LITTERATURE]
Djamel Cherigui nous livre un premier roman tout feu tout flamme niveau langage. Inspiré en partie de sa propre vie, le narrateur est une jeune homme paumé, qui dessine un éventuel projet d’écriture mais vient d’être foutu à la porte par son daron. Il rencontre un épicier haut en couleurs, dont les moindres faits et gestes sont dictés par l’obsession d’accumuler les biftons même si ce doit être sur le dos des plus fragiles, des plus abîmés.
L’auteur nous raconte les tribulations de ce duo de choc avec cette poésie de la rue qu’est l’argot, nous rappelant parfois le parler des titis parisiens savamment mêlé aux mots et expressions qu’utilisent plutôt celles et ceux que les biens-pensants rendent invisibles. Ça trafique, ça arnaque, ça fait des projets perdus d’avance, ça aimerait faire confiance, ça rencontre le meilleur comme le pire mais aussi ça rêve… et ça nous émeut, pour peu qu’on s’intéresse un peu à ce qui se joue au cœur de certains territoires de notre beau pays.